vendredi 26 août 2011

La désinformation Made in USA en Libye

Voici une reproduction d’un papi-el sur le Réseau Voltaire

ENTRETIEN AVEC THIERRY MEYSSAN DIMANCHE 21 AOÛT 2011

par Silvia Cattori

En pleine attaque de l’OTAN sur Tripoli, Silvia Cattori a pu s’entretenir avec Thierry Meyssan, dimanche 21 août 2011 à 23 heures. Le président du Réseau Voltaire a aussi pu s’exprimer par vidéo à 2 heures du matin. Les communications sont depuis lors extrêmement difficiles. Alors, que l’OTAN, le CNT et les médias qui les soutiennent parlaient déjà de la chute de Tipoli, la situation semble avoir radicalement changé. Le dernier message de Thierry Meyssan, daté de 4h30 ce mardi 23 août, parle de grande « victoire » des loyalistes. Selon lui, les assaillants ont été écrasés, « des missiles sol-air ont été apportés en ville », tandis que « l’OTAN a du stopper les bombardements ». « Saïf al-Islam que l’on assurait arrêté a surgit du Rixos et a été acclamé par la foule à Bab Al Azizia. » La réalité paraît une nouvelle fois très éloignée de sa représentation médiatique.

RÉSEAU VOLTAIRE | 23 AOÛT 2011

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Thierry Meyssan s’exprimant dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 août 2011 depuis Tripoli.

Silvia Cattori : D’ici on a le sentiment que Tripoli est en train de s’effondrer. Quel est votre avis ?

Thierry Meyssan : Nous sommes enfermés dans l’hôtel Rixos. On ne peut pas dire si tout va s’effondrer ou pas. Mais la situation est très tendue. Hier soir, au moment de la prière, plusieurs grandes mosquées ont été verrouillées. Tout de suite après des haut-parleurs ont lancé l’appel à l’insurrection. À ce moment là des groupes armés ont commencé à sillonner la ville et à tirer dans tous les sens. Nous avons appris que l’OTAN a amené un bateau, juste à proximité de Tripoli, d’où ont été débarquées des armes et des Forces spéciales. Depuis les choses vont de pire en pire.

Silvia Cattori : S’agit-il là de « Forces spéciales » étrangères ?

Thierry Meyssan : On peut le supposer. Mais je ne suis pas en mesure de le vérifier. Même si ces « Forces spéciales » sont formées de Libyens tout leur encadrement est étranger.

Silvia Cattori : Quelle est la nationalité de ces « Forces spéciales » ?

Thierry Meyssan : Ce sont des Français et des Britanniques ! Depuis le début, c’est eux qui font tout.

Silvia Cattori : Comment tout a-t-il soudain basculé ?

Thierry Meyssan : Le 21 août, en fin de journée, un convoi de voitures avec des officiels a été subitement attaqué. Pour se mettre à l’abri des bombardements les membres de ce cortège se sont réfugiés dans l’hôtel Rixos, où réside la presse internationale, et où par hasard je me trouve.

Depuis ce moment là l’hôtel Rixos est encerclé. Tout le monde porte des gilets pare-balles et des casques. On entend tirer dans tous les sens à l’entour de l’hôtel.

Les forces rentrées dans Tripoli depuis hier elles n’ont pris aucun bâtiment en particulier ; elles ont attaqué des cibles à certains endroits en se déplaçant. Il n’y à en ce moment aucun bâtiment occupé. L’OTAN bombarde de manière aléatoire pour terroriser toujours davantage. Difficile de dire si le danger est si important qu’il y paraît. Les rues de la ville sont vides. Tout le monde reste enfermé chez soi.

Nous, on est prisonniers dans l’hôtel. Cela dit on a l’électricité, l’eau, nous ne sommes pas à plaindre. Les Libyens oui. Il y a des tirs maintenant alentour, une intense bataille ; il y a déjà eu de nombreux morts et blessés en quelques heures. Mais, nous, on est préservés. Nous sommes tous regroupés dans la mosquée de l’hôtel. Vous entendez des tirs en ce moment.

Silvia Cattori : Combien d’assaillants encerclent en ce moment votre hotel ?

Thierry Meyssan : Je suis incapable de vous le dire. C’est un périmètre qui est assez grand parce qu’il y a un parc tout autour de l’hôtel. Je pense que s’il n’y avait que les assaillants ce ne serait pas si simple de prendre Tripoli. Mais s’il y a d’autres troupes de l’OTAN avec eux oui, ça change tout, le danger devient grand.

Silvia Cattori : Sur les images diffusées par les télévisions ici ce que l’on a vu au cours de ces six mois ce sont des excités qui tirent en l’air, et qui ne paraissent pas des professionnels…

Thierry Meyssan : On a vu en effet des bandes qui s’agitent et qui ne sont pas militairement formées. C’est de la pure mise en scène, ce n’est pas de la réalité. La réalité est que tous les combats sont menés par l’OTAN ; et quand leur objectif est terminé les troupes de l’OTAN se retirent. Alors de petits groupes arrivent - on voit à chaque fois une vingtaine de personnes - mais on ne les voit jamais en action en réalité. L’action ce sont les forces de l’OTAN.

C’est ainsi que cela s’est toujours passé dans les villes qui ont été prises, perdues, reprises, reperdues, etc. À chaque fois ce sont les Forces de l’OTAN qui arrivent avec des hélicoptères Apaches et mitraillent tout le monde. Personne ne peut résister, au sol, face à des hélicoptères Apaches qui bombardent ; c’est impossible. Donc ce ne sont pas les rebelles qui font le travail militaire, c’est de la blague ça ! C’est l’OTAN qui fait tout. Après ils se retirent, puis « les rebelles » viennent qui font de la figuration. C’est cela que vous voyez diffusé en boucle.

Silvia Cattori : Sait-on combien de « rebelles » en armes sont entrés dans Tripoli cette nuit ? Et si des cellules dormantes étaient déjà là ?

Thierry Meyssan : Forcément, oui, il y a des cellules dormantes dans Tripoli ; c’est une ville d’un million et demi d’habitants. Qu’il y ait des cellules combattantes à l’intérieur c’est tout-à-fait probable. Quant aux assaillants, encore une fois, je ne sais pas quelle est la proportion de l’encadrement par les forces l’OTAN. La vraie question est de savoir combien de Forces spéciales ils ont déjà déployées.

Il y a maintenant les forces militaires du colonel Kadhafi dans la ville. Elles sont arrivées assez tardivement depuis l’extérieur. Les assaillants encerclent l’hôtel. Je pense qu’il est impossible cette nuit de tenter un assaut contre l’hôtel.

Silvia Cattori : La panique a-t-elle gagné les gens qui résident à l’hôtel ?

Thierry Meyssan : Oui les journalistes résidant ici à l’hôtel Rixos sont complètement paniqués. C’est une panique générale.

Silvia Cattori : Et vous comment vous sentez-vous ?

Thierry Meyssan : Moi j’essaie de rester zen dans ces situations !

Silvia Cattori : Combien de journalistes étrangers sont-ils retranchés dans l’hôtel ?

Thierry Meyssan : Je dirais entre 40 et 50.

Silvia Cattori : Les gens ignorent que, là où il y a des journalistes qui couvrent la guerre, il y a toujours bon nombre d’entre eux qui font du renseignement, qui sont des agents doubles, des espions

Thierry Meyssan : Il y a des espions partout ; mais je pense qu’ils ne savent pas tout.

Silvia Cattori : On dit ici que le plan pour évacuer les étrangers est prêt. Ils vont donc pouvoir sortir…

Thierry Meyssan : L’Organisation internationale pour les migrations a un bateau qui est prêt à accoster dans le port de Tripoli pour évacuer les étrangers, notamment la presse, prioritaire, dans ces cas là.

Silvia Cattori : Et vous que comptez-vous faire ?

Thierry Meyssan : Pour le moment ce bateau est toujours au large ; il n’est pas rentré dans le port. C’est l’OTAN qui l’empêche d’accoster. Quand l’OTAN l’autorisera l’évacuation se fera.

Silvia Cattori : Cette évolution vous surprend-elle ?

Thierry Meyssan : Les choses se sont accélérées quand le bateau de l’OTAN est arrivé. Si ce sont des combattants appartenant aux Forces spéciales de l’OTAN qui sont ici au sol c’est évident que tout peut tomber rapidement…

Silvia Cattori : Les citadins sont-ils tous munis de fusils comme on l’a dit ?

Thierry Meyssan : Le gouvernement a distribué presque deux millions de kalachnikovs dans le pays pour assurer la défense face à une invasion étrangère. Dans Tripoli, tous les citoyens adultes ont reçu une arme et des munitions. Il y a eu un entraînement ces derniers mois.

Silvia Cattori : Les Libyens qui le voudraient ne sont donc pas en mesure de sortir manifester contre les forces de l’OTAN ?

Thierry Meyssan : Là les gens sont paralysés par la peur ; on tire de partout ; et en plus on bombarde.

Silvia Cattori : Votre position n’est pas facile. Parmi les journalistes vous devez avoir des ennemis qui veulent votre peau pour avoir contredit leurs versions des faits !

Thierry Meyssan : Oui. Déjà je suis menacé par des « journalistes » US qui ont dit qu’ils vont me tuer. Mais ensuite ils ont présenté leurs excuses… Je n’ai aucun doute sur leur intention.

Silvia Cattori : L’ont-ils proférée cette menace devant témoin ?

Thierry Meyssan : Oui en présence de [...].

Cet entretien a été réalisé par Silvia Cattori le dimanche 21 août 2011, à 23 heures. Il a été retranscrit par les soins de Marie-Ange Patrizio.

Silvia Cattori

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Vidéo de Thierry Meyssan parlant depuis l’hôtel Rixos dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 août 2011
Entretien téléphonique de Thierry Meyssan avec la télévision Russia Today, lundi 22 août 2011

No de Billet: 953-11-80-62-1

vendredi 19 août 2011

Une explication à la décote de la dette des USA???

Je reproduis ici un papi-el en provenance du site Argent

La justice américaine enquêterait sur S&P et Moody's

19 août 2011 | 08h26

Reuters

Le département de la Justice américain mène une enquête au sujet des avis que portait Standard & Poor's sur des actifs adossés à des prêts immobiliers dont l'effondrement a conduit à la crise financière de 2008-2009, a dit jeudi soir une source proche du dossier.

Cette enquête - qui selon la source essaie de faire la distinction entre ce que les analystes de S&P voulaient faire et ce qu'on leur a dit de faire - a été lancée avant que l'agence de notation ne déclasse les Etats-Unis en début de mois.

Le département de la Justice a également mené une enquête sur Moody's, l'une de deux principales concurrentes de S&P, concernant les notes qu'elle avait assignées à des produits structurés au cours de la crise, a dit une autre source.

Sollicité par Reuters par téléphone et par e-mail, un porte-parole de Moody's n'a pas pu être joint dans l'immédiat.

La Securities & Exchange Commission (SEC), le gendarme des marchés financiers américains, a également ouvert une enquête sur l'éventuel rôle de S&P, une division de McGraw-Hill, dans la crise, a dit la première source.

Des représentants de la SEC et du département de la Justice se sont refusés à tout commentaire.

Le «New York Times» avait le premier rapporté que l'enquête sur S&P portait principalement sur le fait de savoir si l'agence avait attribué des notes biaisées à des dizaines d'actifs adossés à des crédits immobiliers avant que la crise financière n'éclate en 2008.

Le département de la Justice s'est intéressé à des cas où des analystes de S&P voulaient assigner des notes à certains de ces actifs avant de se voir contredire par des dirigeants de l'agence, poursuit le quotidien.

Un porte-parole de S&P a souligné que parmi les principes guidant l'action de l'agence figuraient notamment "l'indépendance analytique et l'objectivité", précisant que l'entreprise avaient pris des mesures pour renforcer l'application de ces principes.

"Au cours des dernières années, S&P a reçu plusieurs requêtes de différentes instances gouvernementales au sujet des actifs adossés à des crédits immobiliers américains. Nous avons coopéré et continuerons de le faire", a précisé le porte-parole.

Il est pour l'instant difficile de savoir si Fitch (groupe Fimalac), troisième grande agence de notation, fait également l'objet d'une enquête du département de la Justice.

Ni Fitch ni Moody's n'ont abaissé leur note sur les Etats-Unis.

No de Billet 0443-11-80-91-1

mercredi 17 août 2011

Pas de doute, Les USA sont dans la merde $$$$$$

Voici une reproduction d’un intéressant texte de Thierry Meyssan publié sur Vigile et sur le Réseau Voltaire

LA MAIN DANS LE SAC

Washingtonn tente de voler 1,5 milliard de dollars pour payer ses salariés du CNT

Thierry MEYSSAN
www.voltairenet.org
mardi 16 août 2011


Les États-Unis ont tenté de s’emparer lundi dernier d’1 500 000 000 de dollars appartenant à l’État libyen, mais en ont été empêchés in extremis par l’Afrique du Sud. Les documents produits lors de cet épisode, et que révèle le Réseau Voltaire, attestent que les membres du CNT et leurs fonctionnaires sont directement salariés par un organe US.

Mardi 9 août 2011, Sana Khan, secrétaire du Comité des sanctions mis en place par la résolution 1970 du Conseil de sécurité, a transmis aux membres du Comité un avis émanant de l’ambassadrice Susan Rice, représentante permanente des États-Unis à l’ONU.

Dans cette missive, dont le Réseau Voltaire s’est procuré une copie [document téléchargeable au bas de cette page], Washington informe le Comité de son intention de dégeler 1 500 000 000 de dollars appartenant à la Banque centrale de Libye, à l’Autorité libyenne d’investissement, à la Banque étrangère de Libye, au Portefeuille d’investissement libyen en Afrique et à la Compagnie nationale libyenne du pétrole.

Arguant que ce dégel est légal lorsque les fonds sont destinés à des fins humanitaires ou civiles (article 19 de la Résolution 1970 [1]), Washington indique qu’il affectera unilatéralement cette somme comme suit :

- 500 000 000 de dollars à des organisations humanitaires de son choix « pour répondre aux besoins humanitaires actuels et à ceux que l’on peut anticiper, dans la ligne de l’appel des Nations Unies et de ses mises à jour prévisibles » ;

- 500 000 000 de dollars à « des sociétés d’approvisionnement en fuel et en biens humanitaires nécessaires » ;

- 500 000 000 de dollars au Temporary Financial Mechanism (TFM) pour « payer les salaires et les dépenses de fonctionnement des fonctionnaires libyens, des dépenses alimentaires, de l’électricité et d’autres achats humanitaires ». Sur cette somme, 100 000 000 de dollars seront provisionnées afin d’être ultérieurement affectés aux besoins humanitaires des Libyens dans les zones non contrôlées par le Conseil de transition nationale (CNT) lorsque celui-ci aura établi « un mécanisme crédible, transparent et effectif » pour les leur transmettre.

En clair, les États-Unis ont informé le Comité des sanctions de leur intention de s’emparer 1,5 milliard de dollars qu’ils attribueraient pour un tiers à leurs propres services humanitaires (USAID…), pour un second tiers à leurs propres multinationales (Exxon, Halliburton etc.), et pour le restant au TFM, un bureau du LIEM, lequel n’est qu’un organe officieux créé par Washington et avalisé par le Groupe de contact pour administrer la Libye [2].

Washington a fait savoir qu’il considérerait avoir l’accord tacite du Comité des sanctions dans les cinq jours suivant la réception de sa notification.

Malheureusement, la Libye ne pouvait pas s’opposer à ce vol, car elle n’est pas représentée à ce Comité. En effet, son ancien ambassadeur a fait défection, et —en violation de l’Accord de siège— le Département d’État n’a toujours pas délivré de visa à son nouvel ambassadeur.

Washington entendait bien profiter de cette absence forcée pour s’emparer du butin. Au demeurant, la France a déjà ouvert une brèche en volant 128 millions de dollars dans les mêmes conditions.

C’est en définitive le représentant permanent de l’Afrique du Sud, l’ambassadeur Baso Sangqu, qui a fait obstacle à la manœuvre.

Outre la rapacité des États-Unis, cet invraisemblable épisode confirme que l’auto-proclamée « Libye libre » de Benghazi et Misrata n’est pas gouvernée par le Conseil national de transition (CNT). Celui-ci n’est qu’une façade, au demeurant fort lézardée. L’Est de la Libye, contrôlé par l’OTAN, est administré par le Libyan Information Exchange Mechanism (LIEM), un organe informel, sans personnalité juridique, mis en place à Naples par les seuls États-Unis, même si certains de ses employés sont des Italiens.

Les fonds que l’on présente comme attribués au CNT sont en réalités remis au LIEM qui les utilise pour salarier les membres du CNT et leurs fonctionnaires. La différence est de taille : le Conseil national de transition n’a pas de politique propre, il se contente d’exécuter la politique des États-Unis. Et c’est bien normal lorsque l’on sait que le CNT n’a pas été formé lors des événements de Benghazi, mais plusieurs années avant à Londres comme un gouvernement provisoire en exil.

Par conséquent, l’action militaire des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN ou du Conseil de coopération du Golfe n’a pas pour objectif de mettre en œuvre la protection des civils prévue par la résolution 1973, et encore moins la « libération des Libyens », mais bien la colonisation du pays.

***

[1] « Résolution 1970 sur la Libye », Réseau Voltaire, 26 février 2011.

[2] « Libye : Washington prépare sa revanche », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 21 juillet 2011.

***

Thierry Meyssan Intellectuel français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie des analyses de politique étrangère dans la presse arabe, latino-américaine et russe. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007).

Source
http://www.voltairenet.org/Washington-tente-de-voler-1-5

No de billet: 0143-11-80-71-1

jeudi 11 août 2011

Une Nouvel Ordre Mondial via la crise financière actuelle?

      Je reproduis un excellent papi-el du Courier international

       

      "Il faut laisser les Etats et les banques faire faillite"

       

      Le gourou de la finance zurichoise Marc Faber estime qu'une faillite des banques et des Etats ne signifierait pas la fin du monde mais permettrait au contraire de repartir sur de bonnes bases.

       

      La crise économique mondiale

       

      Marc Faber est un analyste et entrepreneur suisse connu pour ses prédictions catastrophistes – il est surnommé Dr. Doom. Il tient un blog et publie une lettre financière mensuelle : "Gloom, Boom & Doom".

      Le Temps : Les marchés ont dégringolé. Comment analysez-vous la situation ?

      Marc Faber : Ils sont très survendus à court terme. Je m'attends à un rebond, puis à un nouveau ralentissement dès octobre ou novembre. Le S&P atteindra environ 1 100 points. Le troisième volet du programme d'assouplissement monétaire devrait ensuite être lancé [dit "QE3"].

       

      Le dollar ne cesse de dégringoler. Anticipez-vous sa fin ?

      Oui, j'ai toujours pensé que la valeur terminale du dollar était zéro, car le gouvernement, le Trésor et la Réserve fédérale n'ont aucun intérêt à maintenir un dollar fort. Depuis 1913, année de création de la Fed, le billet vert a perdu 97 % de son pouvoir d'achat. Sur le long terme, il a été faible par rapport à la grande majorité des autres devises, tout comme la livre sterling. La fin du dollar ne se produira pas du jour au lendemain, elle sera graduelle.

       

      Croyez-vous aussi à la fin de l'euro ?

      Je n'en ai aucune idée, car il s'agit d'une décision politique. Aussi longtemps que l'Allemagne a la volonté de soutenir la Banque centrale européenne et de financer le fonds de stabilité, l'euro survivra.

       

      Aux côtés de la Grèce figurent le Portugal, l'Irlande, l'Espagne et l'Italie. Devrait-on aussi laisser ces pays faire faillite comme vous le préconisiez avec la Grèce ?

      Oui, même si cette solution est douloureuse. Cela ne me gêne pas que des assurances, des gouvernements et des banques ayant acheté des obligations de la Grèce perdent de l'argent. Si certains pays font faillite, ils entraîneront les banques avec eux. Mais laissons ces établissements faire défaut tout en protégeant les épargnants. Ce choix est nettement meilleur que de sauver les banques avec l'argent du contribuable et de se rendre compte deux années plus tard que les banquiers reçoivent des bonus record. Il faut punir les banquiers ! Le secteur financier est devenu bien trop gros par rapport à l'économie réelle. A mon avis, le secteur financier doit s'occuper de garder l'épargne des gens et de la prêter à d'autres. Les banques ne devraient pas s'occuper de trading.

       

      Est-ce que le sauvetage des banques aux Etats-Unis a apporté quelque chose à l'économie ? Non.

       

      Les nouvelles règles de Bâle III [qui préconisent de tripler la part des fonds propres bloqués par les établissements bancaires des pays du G20 d'ici à 2013] suffiront-elles à stabiliser le système bancaire international ?

      Ces nouvelles règles sont bonnes, mais le timing est mauvais. Il aurait fallu les introduire il y a dix-quinze ans et les assouplir maintenant. Or les gouvernements n'ont rien fait durant ces dernières années, et maintenant que les banques devraient être encouragées à prêter de l'argent, ces réglementations les en empêchent. Au lieu d'être proactifs, les Etats sont réactifs. En fait, le problème n'est pas tant le manque de réglementations que les politiques monétaires beaucoup trop laxistes qui encouragent la spéculation. Il serait mieux d'avoir des politiques plus restrictives avec des taux d'intérêt plus élevés que des gouvernements qui ne cessent d'augmenter leurs dépenses et de baisser les taux.

       

      Beaucoup d'analystes s'inquiètent encore d'un éclatement de la bulle immobilière en Chine. Vous n'y croyiez pas l'an dernier. Est-ce toujours le cas ?

      Les gens ne réalisent pas que la Chine a une population presque équivalente à celles des Etats-Unis et de l'Europe combinées. Il peut donc y avoir une bulle immobilière dans une ville, voire dans une province, tandis que dans celle d'à côté la situation est normale. Une bulle se définit par des taux d'intérêt bas, des liquidités excessives qui sont investies dans l'un ou l'autre secteur. Selon cette définition, il existe une bulle en Chine, mais son ampleur n'est pas facile à estimer. Car, contrairement à ce que l'on observe dans les économies occidentales, les Chinois n'empruntent pas beaucoup d'argent quand ils achètent des appartements. Ils paient l'essentiel en cash. Pour mémoire, lorsque la bulle immobilière a éclaté à Hong Kong et que les prix ont chuté de 70 %, personne n'a fait faillite. L'endettement des gens était très faible, tout comme celui des agences immobilières.

       

      Investissez-vous en Chine ?

      Non, cela ne m'intéresse pas, même si je reste optimiste sur la Chine. J'estime que la moitié des entreprises cotées sont frauduleuses. Je préfère être exposé à la Chine via Hong Kong, où des entreprises paient des dividendes de 5 à 6 %. Le risque de perdre de l'argent est faible. De plus, en cas de problèmes, le dollar de Hong Kong peut toujours être réévalué par rapport au dollar [américain].

       

      Certains tablent sur la fin du monde et l'éclatement du système financier international. Ne va-t-on pas plutôt vivre une décennie morose comme dans les années 1970 ?

      Peut-être. Nous aurons une croissance très faible dans les économies matures, avec une perte de confiance des investisseurs, des crises à répétition. Les gens ne trouvent plus d'intérêt à investir dans des actions. Ils ont vu les excès du système bancaire, des managers et ont perdu beaucoup d'argent. Un jour ou l'autre, je suis persuadé que nous devrons reconstruire notre système sur de nouvelles bases.

       

      Les Commentaires

      Il n'y a plus d'A plus !

      Plus rien dans les caisses

      la température monte, et la vue baisse

      Alors ? je saute ou je ne saute pas ?

      si je réfléchis, je ne saute pas...

      si je ne saute pas, je cède le pas !

      et la roue continue de tourner...

      11.08.2011 - 18:24

      Il n'y a plus d'A plus !

      Plus rien dans les caisses

      la température monte, et la vue baisse

      Alors ? je saute ou je ne saute pas ?

      si je réfléchis, je ne saute pas...

      si je ne saute pas, je cède le pas !

      et la roue continue de tourner...

      11.08.2011 - 18:21

      Certes mais Il me semble que cet éminent économisme garde le silence sur un "petit" détail.... Un telle solution qui serait évidement la seule capable d'assainir la situation à long terme serait équivalente à une amputation à la tronçonneuse... la douleur serait atroce et signifierait rien qu'en France 4 à 5 millions de chômeurs supplémentaires... Puisque nous sommes en démocratie (est-ce pour le bien du peuple à long terme du coup??? Autre débat..) il est IMPOSSIBLE que le peuple souverain accepte cela....

       

       

      No de billlet: 523-11-80-11-1

jeudi 4 août 2011

Obama: otage du complexe militaro-médiaco-industriel USA???

Je reproduis un excellent article paru sur le site Mondialisation.ca

Armageddon économique: la réponse de Washington à l’échec de l’économie… Plus de guerre !

par Paul Craig Roberts


Mondialisation.ca, Le 1 aout 2011

The Trends Journal, Summer 2011 et Globalresearch.ca

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Alors que la seconde décennie du XXIème siècle commençait, l’économie américaine n’a toujours pas récupéré de la grande récession amorcée en décembre 2007.

L’échec de la convalescence de l’économie eut lieu malgré le plus gros stimulus fiscal et monétaire de l’histoire du pays. Il y a eu un package de sauvetage de 700 milliards de dollars, un programme de stimulus de 700 milliards de dollars, quelques milliers de milliards de “facilitation quantitative”, cela sous forme de monétarisation de la dette ou en imprimant de la monnaie pour financer les dépenses du gouvernement. De plus, les déficits de la réserve fédérale se sont accrus par milliers de milliards de dollars alors que la Fed achetait  de l’emprunt et du dérivatif en difficulté dans son effort pour conserver le système financier solvable et fonctionnel. D’après l’audit de la réserve fédérale par le bureau des responsabilités du gouvernement rendu public par le sénateur Bernie Sanders, la réserve fédérale a accordé des prêts secrets à des banques étrangères et états-uniennes à concurrence de 16 100 milliards de dollars, une somme supérieure au PIB des Etats-Unis.

Malgré l’énorme stimulus fiscal et monnétaire, l’économie est demeurée au point mort.

Pour 2011, le déficit du gouvernement fédéral pour ses dépenses annuelles était de 43% du budget. En d’autres termes, le gouvernement a dû emprunter, ou la Fed a dû monétiser 43% des dépenses de l’état pendant l’année fiscale 2011. Malgré ce stimulus fiscal et monnétaire, l’économie n’a pas récupéré.

A la fin de la première décennie du XXIème siècle, le déclin de l’économie fut temporairement arrêté par des subsides fédéraux pour les achats de voitures et de maisons. Les subsides de 8 000 US$ pour l’accession à la propriété des nouveaux mariés ont aidé grandement, car ils représentaient une grosse partie des arrhes à verser dans un marché de l’immobilier en dépression. Les subsides pour l’achat de véhicules ont transféré les demandes future dans le présent. Quand ces subsides ce sont taris, le système de support artificiel de vie de l’économie fut débranché.

Des problèmes avec la gestion statistique du chômage, de l’inflation, du PIB, masquèrent l’aggravation de l’économie. Les ajustements saisonniers utilisés pour arrondir les angles des données brutes au cours de l’année n’étaient pas faits pour cadrer avec une récession prolongée. Ni du reste le modèle “naissance-décès” utilisé par le bureau des statistiques du travail (BLS) pour estimer les emplois non reportés par les compagnies start-ups et les pertes des compagnies qui étaient déjà en faillite. Le modèle naissance-décès a été créé pour une économie en expansion et pendant les creux de vague, surestime le nombre d’emplois créés.

“L’effet de substitution” utilisé dans l’index de prix de consommation sous-estime l’inflation en assumant que les consommateurs substituent des denrées alimentaires meilleur marché pour celles dont le prix augmente. Par exemple, si le prix du steak augmente à New York, ceci n’apparaît pas dans l’index de prix de consommation à cause de la supposition que les gens vont acheter une viande moins chère.

Bidouillage de comptabilité

La mesure la plus largement utilisée pour évaluer “l’inflation de base” n’inclut pas l’alimentaire ou l’énergie. Cette mesure est importante pour ceux qui veulent procéder à une pirouette optimiste de la situation.

En sous-évaluant l’inflation, le gouvernement peut surestimer la croissance réelle du PIB, ainsi créant un effet optimiste. De manière similaire, en utilisant la mesure du taux d’emploi connue sous le non de U.3, le gouvernement peut sous-estimer le chômage.

Le taux de chômage officiel, celui qui fait les manchettes et sur lequel les médias et la presse financière se basent, était de 9,2% en Juin 2011. Mais ce taux n’inclut pas les chômeurs découragés. Ceux-ci sont des personnes qui ont cessé de rechercher un emploi, parce qu’il n’y en a pas. Un chômeur découragé ne figure nulle part, il ne figure pas dans la force de travail et ne figure pas dans les chômeurs répertoriés U.3

Le gouvernement fédéral sait parfaitement que tout ceci est une fraude et a une mesure U.6 du taux de chômage qui compte les découragés à court-terme. Cette mesure, qui n’est quasiment jamais rapporté dans les médias place le taux de chômage réel aux Etats-Unis à 16,2% en Juin 2011.

Le statisticien John Williams (de shadowstats.com) continue lui de compter les chômeurs découragés à long-terme, de la façon dont cela était fait dans les années 1980. En Juin 2011, la mesure totale du taux de chômage réel aux Etats-Unis était de 22,7%

En d’autres termes, en 2011, entre 1/5ème et le quart de la force de travail états-unienne était sans travail.

Au cours de l’année 2011, les Etats-Unis ont fait face à trois crises économiques simultanées. Une crise survint des pertes d’emplois américains, du PIB, des revenus des consommateurs et de la base fiscale causée par les corporations délocalisant leur production pour le marché américain. Au lieu de faire leurs produits sur le sol américain avec le labeur américain, donnant ainsi des emplois et aux Etats et localités des revenus fiscaux, les entreprises américaines donnèrent tout cela à des pays comme la Chine, l’Inde et l’Indonésie. Cette pratique eut pour résultat que le stimulus donné à l’économie fut incapable de la relancer et les Américains ne peuvent plus être rappelé au travail qui a été délocalisé.

Une autre crise fut celle résultant de la crise financière par la dérégulation, la fraude et la rapacité. Les emprunts perdirent leur sécurité; les créateurs de ces emprunts n’avaient plus l’avantage de la certaineté de la valeur du crédit de l’emprunteur, parce que les créateurs d’emprunts les vendaient à des tierces parties qui combinaient ces emprunts avec d’autres et les vendaient à des investisseurs.

Comme les emprunts étaient donnés pour des commissions, plus il y avait d’emprunts, plus haut était le revenu des commissions. Afin de toucher ces commissions, certains créateurs d’emprunts falsifièrent les rapports de crédit des emprunteurs. Avec l’immobilier florissant, beaucoup de gens prirent des emprunts afin de faire de l’argent à la revente des propriétés. Avec les prix de l’immobilier montant rapidement, le versement d’arrhes et les soucis de solvabilité du crédit devinrent des concepts du passé. La crise fnancière fut empirée par la capacité des banques d’investissement de pouvoir contourner les exigences du capital et ainsi, faire levier sur leur équité en s’endettant énormément. Quand toutes ces bulles explosèrent, le château de cartes s’effondra.

L’armageddon économique

La troisième crise fut celle des déficits budgétaires fédéraux de 1500 milliards de dollars, qui étaient par trop importants pour pouvoir être financés sans que la réserve fédérale n’achète la nouvelle dette de trésor. Connu sous le vocable de monétarisation de la dette, la réserve fédérale a acheté des bons du trésor, des billets en créant un compte-chèque, duquel la trésorerie tirerait pour payer les dettes du gouvernement. L’hémorragie de dette du trésor inquiéta à propos de la valeur d’échange du dollar et de son rôle come monnaie de réserve et ceci fît monter la peur de l’inflation. Les prix de l’or et l’argent montèrent alors que le dollar déclina dans les marchés des changes.

Chacune de ces crises était sérieuse. Combinée, elles impliquent un armageddon économique.

Il n’y avait pas de porte de sortie évidente, mais même s’il y en avait une, le gouvernement, lui, était préoccuppé ailleurs: sur les guerres.

En plus des opérations militaires continuelles en Irak, Afghanistan, Pakistan, Yémen et Somalie, les Etats-Unis et l’OTAN commencèrent des opérations militaires contre la Libye le 19 Mars 2011. Tout comme les autres guerres, le véritable but de cette agression contre la Libye ne fut pas reconnue et explicitement dite, mais il devint très vite clair que le but de cette guerre était d’évincer la Chine de ses investissements pétroliers en Libye orientale. A l’encontre des protestations arabes antérieures, la rebellion libyenne était une insurrection armée dans laquelle certains virent la main de la CIA.

La guerre de Libye remonta le risque d’un cran, car bien que se cachant derrière le voile des protestations du monde arabe, les Etats-Unis étaient en fait en train de confronter la Chine en Libye. Similairement, avec la rebellion armée en Syrie supportée par les Etats-Unis, la cible de Washington était en fait la base navale russe de Tartus. Renverser le gouvernement Al-Assad en Syrie et installer un regime ami mettrait un prix exhorbitant sur la présence navale russe en Méditerannée.

En masquant ses buts derrière les protestations du monde arabe en Libye et en Syrie, qu’ils pourraient avoir déclanché, Washington évita un conflit frontal avec la Chine et la Russie, mais néanmoins ces deux super-puissances comprirent que Washington attaquait leurs intérêts. Ceci monta d’un sérieux cran la folie des politiques agressives de Washington en initiant une confrontation avec deux puissances nucléaires, dont l’une d’entr’elles possède un certain pouvoir financier sur l’Amérique car étant son plus grand créditeur étranger.

Les investissements pétroliers de la Chine en Angola et au Nigéria étaient une autre cible. Pour contrer la pénétration économique de la Chine en Afrique, les Etats-Unis ont créé l’American African Command dans les dernières annés de la première décennie du XXIème siècle. Dérangés par la montée en puissance de la Chine, les Etats-Unis ont entrepris d’empêcher la Chine d’obtenir des sources d’énergie indépendantes. Le grand jeu qui dans la passé a toujours mené à la guerre est encore en train d’être joué.

Le 11 Septembre 2001 a donné aux Etats-Unis une “nouvelle menace” pour remplacer la menace défunte en 1991 de l’URSS. Malgré l’absence du grand ennemi soviétique, le budget militaire et de la sécurité a été gardé intact pendant une décennie. Le 11 septembre injecta une croissance rapide dans le budget militaro-sécuritaire. Dix ans plus tard, ce budget culmine à environ 1100 milliards de dollars par an, ou approximativement 70% du déficit du budget fédéral, qui handicape le dollar et menace la note du crédit de la trésorerie américaine.

Focalisé sur les guerres du Moyen-Orient, Washington perdait la guerre pour l’économie américaine.

Alors que l’espoir d’une reprise de l’économie pour 2011 s’évaporait au cours de l’année, le besoin d’une guerre devint de plus en plus impératif. (voir Antiwar.com, “Sen. Graham ‘Very Close to War”.

Article original en anglais :
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=25813
Traduction : Résistance 71.

Paul Craig Roberts : Ancien éditeur associé du Wall Street Journal et chroniqueur pour BusinessWeek, le Dr. Paul Craig Roberts a servi comme membre de comité au parlement et au sénat américain; il fut secrétaire d’état aux finances durant l’admnistration Reagan. Il fut un académique dans six universités. Récipiendaire de la médaille d’argent du trésor américain et officier de la légion d’honneur.

No de billet: 0503-11-80-40-1